Le civet

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Dans l’escalier en bois trop haut et trop long, le fumet appétissant d’un civet de lapin qui doit mijoter depuis 48h m’a cueilli les narines et ouvert l’appétit, moi qui n’ai jamais faim. Je salive déjà à l’idée de tremper le pain à la mie ivoire dans la sauce noire et épaisse, dense, gouteuse.

Bonne-Maman m’accueille appuyée à sa cuisinière à bois, dans son tablier-sac sans manches, un demi-sourire aux lèvres, ses cheveux courts retenus par deux barrettes en corne.

Elle soulève les cercles de métal de la cuisinière à bois avec le tisonnier et glisse deux ou trois buchettes dans le feu. Crépitements suivis de flammèches jaunes. Le feu repart. Le fumet s’intensifie.

Avant de monter, j’ai croisé mon grand-père près des clapiers de lapins.

J’aime les regarder, ils ont l’air si tendres. Leurs crottes noires, rondes et lisses ressemblent à des bonbons à la réglisse. Elles sont délicatement posées sur un lit d’herbes séchées vert gris strié de blanc. L’harmonie de couleurs est subtilement rehaussée par le pelage gris suave des lapins. Je fais mon nid dans tous ces gris.

A la branche du sapin, le corps partiellement dépecé d’un lapin pend. Bon-Papa le couteau à la main, continue son œuvre. Pour le civet il faut déshabiller le lapin.

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